Entretien

Entretien avec David Pradel, professeur des écoles à Saint-Georges-du-Vièvre.

Temps de lecture 5 minutes

Le nom de votre école revient souvent quand des actions sont menées à l’international : partenariat, prix Hippocrène, clip pour la reine d’Angleterre, mobilités physiques avec vos élèves…  Comment l’expliquez-vous ?

Tout d’abord, cela correspond à mon cursus universitaire : j’ai fait des études d’espagnol et ai toujours été attiré par les langues. Au niveau professionnel, un projet d’échanges avec une école anglaise initié par la DAREIC a été le détonateur. J’ai tout de suite accepté, j’ai eu la chance que l’équipe anglaise soit restée en poste et les liens sont maintenant très forts. Je travaille aussi avec eTwinning pour des actions ponctuelles de courte durée. Tout enseignant peut mener ce type de projets, même avec une maîtrise assez basique de l’anglais.

Parlez-moi de votre voyage au Royaume-Uni.

Nous y étions déjà allés en 2012 et cette année, ma collègue qui enseigne en CE2-CM1, et moi-même qui ai une classe de CM1-CM2, nous avons emmené nos élèves en Angleterre dans le cadre du partenariat avec l’école de Melton Mowbray. Canterbury, Melton Mowbray, Leicester et Londres étaient au programme. Nos élèves ont été ravis de pouvoir échanger avec leurs correspondants,  s’essayer au cricket, découvrir les « lunch boxes », faire une croisière sur la Tamise ou encore visiter le British Museum. Un tel séjour permet de renforcer les liens avec l’école britannique et de faire prendre conscience à nos petits Français de l’importance d’une langue comme outil de communication. Partir en Angleterre n’est pas plus compliqué au niveau des démarches administratives que de faire une classe de découverte en France. Des structures qui organisent des voyages scolaires sont là pour nous aider et peuvent nous construire un programme en fonction de nos demandes. La vraie difficulté est d’ordre financier. Notre commune donne une subvention pour les classes de découverte, ce qui est un apport non négligeable.

Les enfants sont très jeunes, y a-t-il des blocages au niveau des parents ?

Cette année, nous avons emmené 42 élèves, seuls 5 ne sont pas venus. En fait, les familles incitaient leurs enfants à y aller mais ces derniers avaient peur. Les parents nous font confiance, ça fait quatre ans que la même équipe d’enseignants mène des classes de découverte. Cette stabilité les rassure.

Voyez-vous un impact auprès des élèves et des enseignants?

Les élèves ont gagné en ouverture d’esprit, en autonomie, en organisation. Au niveau culturel, il y a une plus-value indéniable. Ils sont également plus investis en classe. Il y a une réelle progression en anglais. L’enjeu n’est plus le même, et ils ont une vraie envie de progresser afin de pouvoir communiquer. Pour les enseignants, cela a été très formateur. Nous découvrons d’autres pratiques pédagogiques et en avons adapté certaines dans nos classes. Par exemple, nous faisons une assemblée laïque sur le modèle de l’ « assembly » anglaise tous les vendredis et les enfants sont très demandeurs. Nous pouvons ainsi  décloisonner les classes et lier tous les apprentissages. Dans notre école, tous les enseignants de la maternelle au CM2 sont concernés et travaillent à l’international.

Quels conseils donneriez-vous à des collègues qui voudraient se lancer ?

De saisir toutes les opportunités qui se présentent. Et de travailler en équipe. Ainsi, cette année, nous sommes allés voir l’exposition sur New York à Rouen suite à un appel lancé par le personnel qui organisait la foire-exposition. Ce projet nous a permis de mener tout un travail sur New York, et notamment de faire des cupcakes. La nourriture est souvent un bon moyen d’entrée vers une autre culture. Une mère d’élève est russe et elle est venue en classe présenter la vie là-bas ;  suite à son intervention, nous sommes rentrés en contact avec l école où elle enseignait avant de venir en France et nous allons correspondre en anglais avec eux l’an prochain. Il faut exploiter tout ce qui se présente ! 

Mise à jour : janvier 2021