Rendez-vous à l’école d’Ocqueville

Entretien avec Christophe Vattement, Directeur de l’école.

Temps de lecture 5 minutes

- Pourriez-vous présenter votre école ?

J’enseigne dans une école de village, j’ai une classe de 23 élèves de CE2/CM1/CM2 et je suis le directeur d’un Regroupement Pédagogique Intercommunal.

- Votre projet fait penser à de la Discipline non linguistique en école primaire. Comment est-il né ?

J’ai eu une expérience d’enseignement à l’étranger pendant deux ans à La Nouvelle-Orléans dans le cadre du programme Codofil. J’étais au Lycée français et j’ai gardé contact avec cette école. L’an dernier, j’ai établi une correspondance de classe entre ma classe actuelle et une classe de CE2 du Lycée français qui s’est très bien passée. Du coup, mes élèves souhaitaient aller à la rencontre des petits Américains. Cela s’est révélé assez compliqué mais a germé en moi l’idée de les emmener en Angleterre. J’ai axé ce projet de voyage sur les aspects : vie culturelle, pratique de la langue et aspects historiques. En octobre 2016 on célébrait le 950ème anniversaire du « débarquement » des troupes normandes à Hastings et nous nous y sommes rendus pendant la semaine des commémorations. J’ai axé le projet sur notre histoire régionale locale couplée à l’histoire anglaise.

- Est-ce une opération ponctuelle ou trouverez-vous d’autres opportunités de retourner à l’étranger ?

Bien sûr, cette opportunité était unique, mais j’aimerais retourner au Royaume-Uni tous les deux ans.

- Comment avez-vous préparé ce voyage ?

J’avais beaucoup travaillé avec mes élèves des activités langagières à l’oral ainsi que des documentaires sur la culture anglaise et des livres en anglais sur Londres notamment.

- Avez-vous vu un changement dans votre classe ?

Oui, très nettement. Avant ce projet, mes élèves ne percevaient pas l’enseignement de l’anglais comme quelque chose de très utile et là, clairement, ils étaient très motivés car ils voulaient pouvoir se débrouiller en Angleterre. Cela met du concret dans l’enseignement de l’anglais. Une fois sur place, je me suis efforcé de multiplier les occasions de les mettre en situation de communication réelle.

- Avez-vous rencontré des problèmes avant ou pendant le séjour ?

Non, pas vraiment. Les familles m’ont fait confiance et se sont tout de suite investies dans le projet, la municipalité était à fond derrière moi et j’ai bénéficié de l’aide précieuse de mon conseiller pédagogique de circonscription, Olivier Thillais, pour ce qui concerne les formalités administratives qui peuvent être assez contraignantes. Le séjour lui-même s’est parfaitement déroulé, mes élèves ont été assez exemplaires, les nuitées ont été très calmes ! Les prestations fournies par le centre étaient de qualité.

- Quel type d’exploitation prévoyez-vous ?

J’avais cherché à effectuer un séjour en début d’année scolaire pour pouvoir l’exploiter les mois suivants. Comme je l’ai déjà dit, ce projet a développé une réelle appétence de mes élèves pour l’anglais et a par ailleurs donné un sens à l’étude d’une grande période historique. Nous avons mis en place un blog de la classe à destination des parents et l’alimentons régulièrement. Par ailleurs, une exposition est prévue, un diaporama sera réalisé par les élèves, chacun d’entre eux étant responsable d’un slide qui présentera une des visites effectuées pendant le voyage. Ce diaporama sera présenté à la mairie à l’occasion d’un « English Breakfast » auquel seront conviés les parents. Un CD sera également constitué avec des photos prises pendant le séjour.

- Faut-il des compétences particulières pour mener à bien un projet de ce type ?

Je dirais que non. Il faut juste avoir des objectifs clairs et précis et un anglais basique suffit. Je suis passé par un organisme qui s’est chargé des réservations sur place. Il faut être prêt à s’investir mais ensuite, la démarche est la même que vous alliez en classe de neige ou en séjour linguistique à l’étranger. La langue ou les éventuels visas à obtenir ne doivent pas être un frein.

- Quel conseil donneriez-vous à des collègues qui n’ont jamais osé se lancer ?

Lancez-vous ! (rires) Rentrez en contact avec des collègues qui ont déjà effectué ce type de projet, ils vous feront profiter de leur expérience et vous verrez qu’à votre tour vous pourrez emmener vos élèves à l’étranger.

                                                                          

Mise à jour : décembre 2020